Qu’elle se soit retrouvée fragilisée et affaiblie à quelques jours du coup d’envoi du Mondial, notamment après la divulgation de la liste des joueurs retenus et toute la polémique qu’elle a suscitée, ce ne sont point les alarmes qui manquent à la sélection. Une liste qui ajoute un nouveau revers dont la sélection se serait bien passée. On ne veut pas trop pousser, mais les manquements ne semblent plus s’arrêter à un point tel qu’il e Travail physique et volet tactique abordés à la première séance d’entraînement effectuée à Doha, lundi, suivis d’un match amical, hier après-midi, contre l’Iran : rien n’a été laissé au hasard. st permis de s’inquiéter… Oui, la sélection, son premier responsable technique, ses joueurs et pratiquement tout son entourage ne sont pas à un paradoxe près puisqu’ils entretiennent des relations essentiellement défaillantes que ce soit avec le rectangle vert, ou encore les exigences du moment. Il y a, d’abord, ce constat: la sélection, et derrière elle tous ceux qui y assument des responsabilités aussi bien techniques qu’administratives, marche plutôt à l’envers. Dans toutes les palettes, elle semble avoir perdu ses points de repère habituels. Un mélange des genres loin, très loin du sportivement correct. On n’en fait plus mystère : la crédibilité imaginée et la crédibilité réelle du président de la fédération et de tout le bureau fédéral sont plus que jamais mises au cœur du débat. Leur mode d’emploi ne dépasse pas le cadre de la fiction. Plus de fiabilité, plus de crédit pour une instance dont le rôle et la vocation s’avèrent ambigus. Une question ne s’en pose pas moins. L’équipe de Tunisie, telle qu’elle se revendique aujourd’hui, est-elle vraiment prête pour le Mondial ? Ce n’est pas la première fois que l’on s’interroge sur les aptitudes d’une équipe qui n’arrive pas à se redresser. Tout au long de son histoire, elle a affronté de multiples crises. On sait que l’ambiance actuelle suscite davantage d’interrogations qu’elle n’apporte des garanties. Autant on peut en chercher les causes, autant les réponses que l’on donne versent dans le même sens : c’est encore l’improvisation qui domine les choix adoptés. Le modèle introduit fait état d’une évolution affectée par des considérations extrasportives. On se cache derrière les faux alibis. On ne s’arrête jamais à temps, même lorsqu’on réalise qu’on est sur le point de déraper, ou encore qu’on prend part et qu’on joue la plus prestigieuse épreuve du monde. L’éducation sportive est la plupart du temps inspirée des leçons du passé. Cependant, ce qui se passe en sélection n’est nullement la conséquence d’un concours de circonstances. Là où la clairvoyance et la perception sont devenues une soustraction dans le mode d’emploi des responsables, elle donne de plus en plus l’impression de ne pas avoir acquis la fermeté du système. Rien n’est d’ailleurs tout à fait simple dans une épreuve comme la Coupe du monde. Une épreuve soumise souvent à la loi des plus forts. Dans sa version actuelle et à travers les options qu’elle est en train de revendiquer, à tort ou à raison, la sélection aurait besoin d’assurer une véritable corrélation entre le niveau de jeu et la contrainte du résultat.
Le devoir non seulement à accomplir, mais aussi à honorer
La sélection peut-elle mettre toutes ces défaillances de côté à l’occasion du Mondial ? Comment peut-elle échapper aux manquements, ne serait-ce que pour mesurer le devoir non seulement à accomplir, mais aussi à honorer dans cette nouvelle édition de la Coupe du monde?
Par la présence. Par le savoir-faire sur le terrain. Par le surpassement et le forcing. Dans ce registre bien particulier, ce n’est pas seulement le jeu qui fait les bons résultats, c’est aussi l’usage que l’on en fait. Il est écrit quelque part que la force d’une équipe est aussi de se construire, d’évoluer et de se revendiquer pas seulement dans les victoires, mais aussi et surtout dans les moments difficiles. Au-delà du résultat, c’est la vocation d’un ensemble qui, une fois sur le terrain, devrait oublier tous ses problèmes, savoir gérer ses matchs, contenir la pression, et ne point abdiquer quel que soit le nom de l’adversaire. Les joueurs qui seront alignés à l’occasion, les joueurs qui seront également derrière pour soutenir et pousser, n’ont plus qu’une seule alternative: jouer, se dépenser et se donner à fond. La sélection peut ainsi s’inspirer de l’histoire et des expériences des équipes qui n’ont jamais baissé les bras. Qui n’envisagent pas également le résultat sans se soucier de cette impression forte destinée à valoriser une meilleure expression d’ensemble et la multiplication des phases de jeu abouties. Cela défie tant de défiances et de dérives, mais surtout appuie l’idée d’un football sensible à la solidarité, à la solidité et à la détermination.